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MERCREDI - - 6.00
«Matin-info».
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La petite chaîne de l’info en
continu attaque avant l’aube. C’est pro et rythmé.
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Brut d’actu
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Un grain de sel
culturel dans la mécanique bien huilée de l’info matinale. Il
est8h27 sur i>télé. Valérie Casanova, frisettes insolentes et ton
décalé, vient pimenter de sa gouaille rieuse une actualité pas
toujours souriante. Olivier Benkemoun, l’homme fil rouge de cette
tranche d’information quotidienne, ne la quitte pas des yeux. Et on
devine que l’énergie communicative de la chroniqueuse culture
redonne un second souffle au présentateur, sur le pied de guerre
depuis 6 heures du matin. Une vraie complicité unit ces deux-là à
l’écran. Loin des duos factices façon Ken et Barbie accrochés à leur
prompteur, voici en images l’incarnation del’esprit i>télé.
Valérie Casanova, Olivier Benkemoun, mais aussi Charlotte Le Grix de
La Salle et les deux interviewers Valérie Astruc (politique) et
Jean-Jérôme Bertolus(économie). Les réveille-matin dei>télé ne
sont pas encore des barons du paf mais assurément des pros de
l’info. Qui creusent jour après jour la veine maison. « On
privilégie l’actualité brute, explique Bernard Zekri, directeur de
l’information de la chaîne. Et on anticipe les événements de la
journée. Tout en cherchant à être conviviaux, précis et vifs. »
Comment fabriquer de la « convivialité » ? D’abord, en confiant les
rênes de la tranche matinale à un couple de présentateurs. L’un se
charge des journaux, l’autre introduit, résume, soigne les
enchaînements entre les séquences. Avec une nouveauté : la parité.
Chaque semaine, garçons et filles échangent leurs rôles respectifs.
Et puis il y a la «i>télé touch » : « On cherche à éviter le
bavardage, on n’est pas vissés sur le CAC 40 », poursuit Bernard
Zekri, qui assure vouloir séduire un public plus large et plus jeune
que celui des « CSP + », cœur de cible de la concurrente LCI. Même
préoccupation pour Jean-Jérôme Bertolus : « On peut être rigoureux
en toute décontraction. » Le journaliste rêve d’« intéresser le
téléspectateur à l’économie », sans chercher nécessairement « le
scoop qui tue », le « chiffre inédit » ou « la petite phrase
». Décontraction, vulgarisation, punch… Au fil des mois, le
cocktail semble faire son effet. D’abord frileux, les politiques et
les chefs d’entreprise de premier plan viennent plus volontiers sur
les plateauxd’i>télé. « On comble peu à peu notre déficit de
notoriété », se réjouit Bernard Zekri. Parallèlement, la chaîne
continue d’inviter les outsiders, les décideurs de demain, moins
langues de bois, moins compassés. Mais aussi plus roublards, plus
familiers du petit écran. Bref, des enfants de la télé… Une fois le
déficit de notoriété comblé, reste à savoir si la chaîne parviendra
à améliorer son audience, plutôt confidentielle. « Maintenant qu’on
est diffusés par Noos, on a tous les outils en main pour progresser
», s’enhardit Bernard Zekri. Verdict en mars avec les résultats
d’audience semestriels de Médiamétrie.
Anne-Laure Barrret
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